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Changement climatique, ce que sera l’impact sur les cultures

Le climat étant  un élément déterminant pour les cultures, on doit se préparer à s’adapter aux changements climatiques. La hausse des températures ira en augmentant et conduira à des déficits en eau de plus en plus marqués, des conditions plus chaudes et plus sèches au printemps et en été, accroissant le risque d’échaudage des fruits et légumes au printemps et en été. Le tout sur fond de forte variabilité des températures entre le chaud et le gel. De plus cela aura un impact direct sur les insectes ravageurs, la disponibilités des fruits et légumes ainsi que les prix. Les changements se font sentir en augmentant d’année en année.

Des températures plus élevées diminuent les rendements des cultures utiles tout en entrainant une prolifération d’herbes indésirables et de parasites. La modification des régimes de précipitations de pluie augmente la probabilité de mauvaises récoltes à court terme et d’une baisse de la production à long terme.

EFFETS SUR LA PRODUCTION VÉGÉTALE

Avec la nature et la qualité des sols, le climat est un élément déterminant des activités agricoles pouvant être exercées dans un lieu donné. Les productions végétales sont particulièrement sensibles au climat, à sa variabilité et aux événements climatiques extrêmes qui influencent directement leur productivité

Pour  s’adapter, il sera important de maintenir nos plantes en santé de façon naturelle et il faudra s’appuyer sur les connaissances déjà  en place.Toutefois, le rythme et l’intensité des changements climatiques attendus représentent des défis importants et il serait également souhaitable d’innover d’une façon proactive en s’inspirant notamment des régions soumises actuellement aux conditions climatiques appréhendées pour le Québec  tels la France, la Californie, l’Afrique, etc. 

Le changement climatique modifie profondément les relations entre les êtres vivants (plantes, monde animal, etc.) et donc le fonctionnement des écosystèmes. Il est indispensable de comprendre comment le climat d’aujourd’hui influence les interactions entre les êtres vivants pour anticiper ce qu’elles deviendront dans un monde plus chaud et plus sec.

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CONSÉQUENCES DES SÉCHERESSES

L’eau est un élément essentiel de la vie pour cultiver notre nourriture.

La hausse des températures (qui augmente l’évaporation) combinée à la baisse des précipitations, a provoqué des sécheresses du sol bien importantes au cours des dernières décennies.

  • La sécheresse a des conséquences sur les sols : elle affaiblit la protection offerte par la couche végétale et renforce ainsi l’exposition des sols à l’érosion, les fortes pluies torrentielles emportent directement la couche arable.
  • La sécheresse a des conséquences sur la végétation : plusieurs études montrent que la sécheresse du sol affecte davantage les plantes que la température élevée ou l’humidité de l’air. Si dans un premier temps, les plantes profitent des conditions chaudes et ensoleillées, en cas de fortes chaleurs, elles n’ont plus assez d’eau à disposition pour leurs racines.
  • Si une sécheresse survient au printemps, elle amplifie la baisse de rendement agricole provoquée par la diminution de la période de croissance, elle-même provoquée par des températures trop élevées. Elles ont donc des conséquences importantes sur la production alimentaire mondiale, notamment dans les pays avec des productions agricoles non irriguées.
  • Dans certains cas, le sol durci par la sécheresse crée une croûte qui ne laisse pas s’infiltrer l’eau dans le sol. Ainsi l’eau ruisselle et des crues intenses peuvent se produire en cas de fortes précipitations
  • Marais, lacs, tourbières, rizières …Les zones humides offrent des services climatiques d’une importance cruciale dont la séquestration du carbone. Elles se caractérisent par une biodiversité exceptionnelle. La destruction de ces écosystèmes si particuliers sera dommageable à plus d’un titre. Et le pire, c’est que ces zones humides offrent l’avantage d’amoindrir les effets des sécheresses en conservant leur humidité durant ces périodes 
  • !l ne faut surtout pas croire que la sécheresse ne touche que les pays chauds ! La sécheresse touche déjà et touchera énormément d’endroits sur le globe. Même s’il y a beaucoup d’incertitudes, la tendance des modèles est très claire. Nos sociétés actuelles seront-elles capables de gérer ce phénomène ?

INSECTES, MALADIES, RAVAGEURS

Les changements climatiques auront un impact direct sur les insectes ravageurs. De la même manière, le développement, la survie et l’activité des insectes pollinisateurs pourront également être affectés, alors même qu’ils sont un facteur déterminant des rendements de certaines cultures

En moyenne, nos hivers deviennent de plus en plus doux. Les hivers plus doux accroissent la survie des espèces qui hibernent et entraîneront vraisemblablement une hausse des ravageurs de début de saison, particulièrement si l’on sème plus hâtivement des cultures dont ils peuvent se nourrir. 

Les hivers plus doux vont aussi augmenter la probabilité qu’une plus grande quantité d’insectes passent l’hiver sous nos latitudes. Les insectes ravageurs qui migrent normalement vers les États américains plus chauds ont déjà commencé à hiverner plus au nord avec succès. 

Le risque d’établissement de nouveaux ennemis des cultures (insectes ravageurs,  herbes indésirables et maladies) sera  amplifié, de même que la pression exercée par certains ennemis déjà présents au Québec.

On s’attend aussi à ce que les saisons de croissance soient plus longues, ce qui va accélérer le rythme de développement des insectes et réduire le temps requis pour traverser leurs stades vitaux, de l’œuf ou de la larve jusqu’à la forme adulte. Par conséquent, certains insectes auront une génération de plus par année.. Malheureusement, certains insectes bénéfiques sont aussi plus vulnérables aux changements environnementaux, surtout ceux qui sont dits spécialisés et qui ont un seul ravageur comme hôte. 

Des températures plus élevées et des conditions plus sèches peuvent en outre être plus néfastes pour les insectes bénéfiques que pour les ravageurs. Il est possible qu’on se retrouve avec des déséquilibres entre les ravageurs et leurs ennemis naturels 

Le type de ravageurs qui s’adapteront le mieux aux changements climatiques dépend directement de ce qui adviendra de leurs plantes hôtes. Plus un ravageur s’attaque exclusivement à une ou deux cultures hôtes, plus il est vulnérable à tout changement apporté à ces cultures.

Les ennemis des cultures (insectes, maladies et mauvaises herbes) sont très sensibles aux variations du climat, mais aussi, pour certains d’entre eux, à la teneur en CO2 atmosphérique. Par conséquent, les changements climatiques auront des répercussions directes sur leur développement et leur répartition et donc sur la pression qu’ils exerceront sur les cultures.

On prévoit aussi que les espèces invasives seront plus préoccupantes puisque notre climat va ressembler davantage à celui de leur pays d’origine. Nous avons déjà été témoins de plusieurs introductions d’insectes invasifs au cours des deux dernières décennies. Leur chance de s’établir avec succès augmente si nous introduisons aussi leurs plantes hôtes à titre de nouvelles cultures. L’évolution des tendances de consommation va aussi influer sur ces choix. 

Il devient particulièrement difficile de prévoir l’évolution des populations d’insectes ravageurs lorsqu’il est question d’événements extrêmes. Les changements climatiques ne sont pas uniquement une question de « réchauffement planétaire ». Il s’agit aussi d’événements climatiques extrêmes comme de gros orages au printemps qui apportent des précipitations records de pluie, d’épisodes de vents plus violents qui affaissent les cultures déjà levées ou de canicules sans pluie en juillet et août. Il peut s’agir aussi de journées record de températures élevées en janvier et février qui font sortir les insectes de leur dormance sans qu’ils aient de nourriture à leur portée. Il deviendra très difficile de prévoir les effets ce que ces événements auront en présence de multiples facteurs qui se manifestent au cours d’une même saison de croissance.

AUGMENTATION DU PRIX DES ALIMENTS

On peut d’ores et déjà observer l’impact du changement climatique sur la production alimentaire, et il ne fera qu’empirer à mesure que ces changements s’accéléreront.

Notre échec à réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre ouvre la voie à un avenir où les prix alimentaires seront plus volatils, ce qui aura de graves conséquences sur les modes de vie et particulièrement sur les moyens de subsistance précaires des personnes vivant dans la pauvreté

La plupart des travaux de recherches existants, qui examinent les effets progressifs du changement climatique, ne  tiennent pas compte des événements climatiques extrêmes, sous-estiment largement les implications potentielles pour les prix des produits alimentaires. Les événements climatiques extrêmes survenus en une seule année pourraient donner lieu à des flambées des prix d’une ampleur comparable à 20 années de hausse des prix sur le long terme.

Les flambées des prix alimentaires sont une question de vie ou de mort pour de nombreux habitants des pays en développement; ces populations consacrent en effet jusqu’à 75 pour cent de leur revenu à l’alimentation.

Pour les personnes vulnérables, les augmentations soudaines et extrêmes des prix peuvent être plus dévastatrices que des hausses progressives sur de longues périodes, auxquelles ils ont plus de chances de s’adapter. Bien que la flambée des prix et les stratégies d’adaptation aient lieu sur le court terme, les impacts s’en font sentir sur plusieurs générations. Une hausse de la malnutrition peut donner lieu à des retards de croissance et réduire le potentiel de développement parmi les jeunes.

Mais si l’adaptation peuvent contribuer à remédier aux impacts à long terme sur la productivité du changement climatique, les événements extrêmes qui pourraient décimer les récoltes seront, quant à eux, plus difficiles à empêcher. En fin de compte, notre système alimentaire ne peut faire face à un changement climatique non atténué. La moyenne mondiale annuelle des émissions de gaz à effet de serre est la plus élevée à ce jour. Tandis que les émissions continuent à grimper, les événements météorologiques extrêmes observés aux États-Unis et ailleurs nous donnent un aperçu de notre système alimentaire futur dans un monde qui se réchauffe. Notre planète se dirige vers un réchauffement mondial moyen d’entre 2,5 et 5º C durant ce siècle. Le moment est venu de faire face aux implications de cet état de fait sur le plan de la faim et de la malnutrition parmi les populations les plus vulnérables de notre planète et de prendre des mesures en conséquence et de changer notre style de vie et notre façon de nous nourrir.